En 2021, Namur rend hommage à Franz Kegeljan, peintre namurois décédé il y a 100 ans, après avoir légué à sa ville natale une partie importante de son œuvre, celle où il s’est attelé à évoquer Namur au temps passé. Il a réalisé ce travail entre la toute fin du 19è et 1920, dans un but de mémoire, ayant lui-même assisté aux démolitions des dernières fortifications urbaines, témoins de la riche histoire de la ville. Se basant alors sur les connaissances et les découvertes archéologiques de son époque ainsi que sur les sources historiques et iconographiques, il reconstitue ce qu’a pu  ou aurait pu être la ville à différentes périodes
Plus d’un siècle plus tard, à la demande de la Ville de Namur, les Urban Sketchers ont embarqué leurs carnets de croquis et retrouvé les mêmes points de vue que Kegeljan. Pas simple, car la ville, entretemps, est méconnaissable. Ici, un bout de tour fortifiée émerge au dessus des magasins. Là-bas, la douve a fait place à une rue commerçante, la place d’Armes, bombardée en 1944, a été refaçonnée, la darse de la Sambre est devenue un parc arboré.
Il fallait donc un sacré sens de l’observation, d’orientation, et une pincée de curiosité historique.  Mais les croqueurs se sont pris au jeu, et leurs dessins figurent dans l’exposition consacrée à Kegeljan (visible jusqu’au 18 avril 2021)… Mais aussi sur d’énormes bâches, et autocollants géants, aux alentours du Jardin du Maïeur, au cœur de la ville. Sur ces bâches apparaissent chaque fois le croquis récent, et la peinture (ou le croquis) de Kegeljan auquel il est fait référence.
Dessins de Julien Englebert, Nathalie Schadeck et Alain Lefèbvre
Benoît Lacroix